Biodéchets, tri à la source, déchets verts, déchets organiques, compostage … On en parle beaucoup dans les médias depuis le 1er janvier. Mais force est de constater que tout cela est un peu flou. Alors, faisons le point sur la question.
Biodéchets, déchets organiques
Les biodéchets sont des déchets organiques, c’est-à-dire des déchets de ressources naturelles végétales ou animales. Pour faire simple, il s’agit des déchets alimentaires et des « déchets verts » issus de l’entretien des parcs et des jardins.
La plupart de ces déchets, qui représentent près d’un tiers du contenu des poubelles d’ordures ménagères des particuliers, finissent leur vie dans l’incinérateur ou en décharge. Or, putrescibles ou fermentescibles, ces déchets comprenant plus de 80 % d’eau se décomposent naturellement et peuvent donc être valorisés, grâce à la méthanisation, permettant de générer du biogaz (utilisé comme combustible ou carburant), et au compostage.
Le nouveau dispositif légal
Sous l’impulsion des autorités européennes, le tri à la source des biodéchets a progressivement été mis en place, d’abord pour les professionnels générant des volumes importants de biodéchets, puis aujourd’hui pour tous, collectivités, professionnels et particuliers.
En vertu de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, les collectivités compétentes pour la collecte des déchets sur leur territoire ont l’obligation depuis le 1er janvier d’organiser la mise en place du tri à la source des biodéchets.
Les collectivités doivent désormais proposer aux habitant.e.s une ou plusieurs solutions leur permettant de séparer leurs biodéchets de leurs ordures ménagères : collecte en porte à porte ou en point d'apport volontaire, mise en place de composteurs de quartiers ou en pied d'immeuble, proposition de composteurs individuels.
La Communauté d’agglomération Saint-Germain Boucles de Seine (CASGBS) a lancé une expérimentation de collecte des déchets alimentaires depuis octobre 2022 avec les communes de Croissy-sur-Seine, Houilles, Le Pecq, Le Port-Marly et Saint-Germain-en-Laye.
Qu’en est-il à Maisons-Laffitte ?
La commune de Maisons-Laffitte ne participe pas à l’expérimentation menée par la CASGBS. Les habitant.e.s qui ne trient pas encore leurs biodéchets et souhaitent s’y mettre peuvent recourir au compostage.
Les magasins de jardinage et de bricolage vendent des composteurs de jardin en plastique ou en bois. Il faut noter que la CASGBS propose aux particuliers et aux résidences trois modèles de composteurs en bois à prix réduits (entre 20 et 30 €), ainsi qu’une initiation gratuite d’une heure pour celles et ceux qui le souhaitent.
Les plus bricoleurs et bricoleuses d’entre nous peuvent choisir la fabrication maison, avec des palettes ou de vieilles planches. Les tutoriels sur internet sont légion ! Par exemple : Systeme d, Ma serre - Mon jardin, Aménagement du jardin
Mais le compostage n’est pas réservé aux seuls possesseurs de jardins. Les résident.e.s en immeubles peuvent lancer l’idée, auprès de leur syndic, de l’achat d’un composteur partagé. Certaines résidences de Maisons-Laffitte ont déjà opté pour cette solution. Enfin, les lombricomposteurs en appartement permettent aussi, à une plus petite échelle, de valoriser les déchets alimentaires.
L’intérêt du compostage
Contrairement à la méthanisation, le compostage, par sa simplicité, est accessible à tous. Valorisant les biodéchets en les transformant en humus, il présente de multiples intérêts :
- terre grumeleuse de couleur brun foncé, ressemblant à du terreau, le compost est un engrais naturel utilisable aussi bien en pleine terre que dans les pots et jardinières, ce qui favorise la biodiversité ;
- le compostage rend inutiles les déplacements des particuliers à la déchetterie pour se débarrasser des déchets du jardin, réduit le trafic des camions poubelles et diminue l’activité des incinérateurs … ce qui améliore la qualité de l’air, au profit de la santé de tous, et permet de substantielles économies d'énergie ;
- la diminution du poids de nos poubelles permet de réaliser des économies en termes de coût de gestion des déchets ;
- le compostage permet de réduire l'émission de gaz à effet de serre : le tassement des déchets en décharge favorise la fermentation des déchets alimentaires, propice à l’émission de méthane dans l’atmosphère ... Sans oublier bien sûr les gaz à effet de serre provoqués par l’incinération des déchets.
Concrètement, que composter ?
Grosso modo, le composteur doit être nourri avec deux types de déchets :
- des déchets bruns : ce sont des matières sèches riches en carbone : feuilles mortes (arbres, arbustes, plantes d’intérieur …) et déchets à base de bois (brindilles et branches -coupées finement ou broyées-, sciure et copeaux, papier et carton -sans encre chimique-) ;
- des déchets verts : ce sont des matières humides riches en azote : tontes de gazon et déchets végétaux verts, épluchures de légumes et de fruits, restes végétaux crus ou cuits, restes de repas, marc de café, thé et tisane, coquilles d’œufs bien broyées …
La littérature sur le sujet est abondante, et les auteurs ne disent pas tous la même chose. Ainsi, certains bannissent les épluchures d’agrumes, les restes de repas gras, la viande, le poisson, les croûtes de fromages, les coquilles d’œufs … À vous de voir selon votre sensibilité et le type de compostage choisi (compostage individuel ou collectif, compostage « en tas » à l’air libre, en composteur, en lombricomposteur …).
Quoi qu’il en soit, pour s’y mettre et persévérer, il ne faut pas se compliquer la vie : le compostage doit rester une opération simple.
Au-delà du compostage …
Si le compostage est une solution à la portée de tous pour recycler ses biodéchets, d’autres solutions ne doivent pas être négligées. Ainsi, les tontes de pelouse et les feuilles mortes peuvent directement nourrir le sol des jardins. Elles peuvent également protéger les végétaux des fortes chaleurs, diminuant notablement les arrosages, ainsi que du froid. L’apport de paillis issu des tailles de branches et de brindilles peut remplir le même office.
Pour aller plus loin, quelques sites d’information …