Le cinéma Le Pandora d'Achères et Amnesty International organisent une projection-débat le
vendredi 27 mars à 20h30.
La projection du film
"Eau Argentée"
Sera suivie d'un
débat avec Joël Jovet, de la coordination Syrie-Liban à Amnesty International France.
"Eau Argentée" est un film documentaire de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan (France / Syrie 2014). Film interdit aux moins de 16 ans.
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Nous ne sommes pas sans nouvelles de la guerre en Syrie, qui sévit depuis maintenant trois ans. Au début rares, les images ont percé peu à peu, puis déferlé sur YouTube. Comment s'y retrouver dans un tel chaos visuel ?
Cette question, Ossama Mohammed ne cesse de se la poser. Lui reste invisible, mais on entend sa voix, à la fois lueur, plainte, baume. Ce Syrien, en exil à Paris depuis ses prises de position en 2011 contre le régime de Bachar al-Asad, confie, face aux vidéos qui défilent, son tourment de ne pas être au côté du peuple qui se soulève. A travers tel ou telle qu'il repère et singularise, il reconnaît sa propre peur, ou son courage, sa vigueur, son chagrin.
Un cortège d'hommes en colère grossit, devient marée humaine. De la neige tombe sur un cercueil ouvert. Un adolescent prisonnier est contraint de lécher la botte de son bourreau. Tant de cadavres.
Qu'elles témoignent d'un réalisme brutal ou étrange, toutes ces images composent une mosaïque qui dit l'horreur de la guerre et la fascination qu'elle exerce malgré tout. En la personne de Wiam Simav Bedirxan, Ossama trouve un appui inespéré. Cette jeune femme est, elle, plongée au cœur du conflit, à Homs. Elle entre en contact avec lui. Un lien se crée, elle lui écrit, lui envoie ce qu'elle filme, au jour le jour, de sa ville assiégée.
De confession solitaire, le film glisse alors vers la correspondance inédite en temps de guerre : un journal puissant à deux voix. Des milliers de kilomètres séparent Simav et Ossama, mais leur amour d'un cinéma qui croit aux noces de la beauté et du combat politique les rapproche.
(Télérama)
